Une pollution pas frappante mais nocive
Partant du constat que la situation géographique du bassin d'Arcachon (une baie fermée) subit une pollution non spectaculaire mais réelle issue d'un déséquilibre invisible "dû à un apport dans l'eau de mer, de quantité infinitésimales de métaux lourds, de biocides, d'herbicides et de détergents." l'auteur décrit les dommages : "Depuis 1976, le captage d'huîtres est devenu nul. De plus, la qualité des produits s'est progressivement dégradée, par défaut de calcification et formations de poches contenant des matières nauséabondes".
L'anti-fouling et son TBT coupable
L'auteur Dominique BORDES-SÜE par ailleurs responsable d'une mission scientifique pour la coopérative d'ostréiculteurs désigne l'anti-fouling comme le responsable de cette mortalité des naissains : "Des études scientifiques ont établi un lien de cause à effet entre ces deux éléments (anti-fouling et mortalité des naissains) : l'anti-fouling contient un produit actif, l'acétate de tributylétain(TBT) dont cinq "partie par billion" suffisent pour tuer les larves d'huîtres en 24 heures."
Les mesures immédiates
Le constat se termine par une proposition de bons sens : "Au premier rang des mesures à prendre immédiatement, figure l'interdiction des peintures anti-fouling." Elle interviendra en 1982 pour les bateaux de moins de 25 mètres et en 2004 pour tous les bateaux sauf les navires de la Marine Nationale qui peuvent continuer à les utiliser.
Le TBT aujourd'hui est encore présent et reste nocif
Le TBT reste capté dans les vases et reste actif durant une période qui peut s'étendre sur 20 ans. Selon un document de l'Union des associations de navigateurs du Morbihan- UNAN daté du 17 novembre 2009 "La production actuelle de TBT était estimée à environ 50 000 tonnes dans le monde en 2002, dont 3000 tonnes seraient utilisées en France". De surcroît, toujours selon cette note de l'UNAM "certaines études de contamination par le TBT mentionnent des fraudes massives sur l'usage illégal du TBT en Bretagne Ouest".
Vous pouvez lire intégralement cet article qui n'a pas perdu de son actualité. Près de 30 ans se sont écoulés depuis et malheureusement certains décideurs du Morbihan restent sourds aux expériences et aux évidences scientifiques. Il faudra encore beaucoup de mouvements d'opinion pour faire du "principe constitutionnel de précaution (article 5)" un véritable guide pour l'action publique en mer.
Nous sommes bien représentés ! Merci Sémaphore !!
RépondreSupprimerLe TBT restant actif pendant 20 ans d'une part et l'arrêté d'interdiction datant de 1982 d'autre part, le souci concernant cette pollution viendrait des fraudeurs. Avez-vous des informations chiffrées sur ceux-ci ?
RépondreSupprimerMerci