Dégazages ou remobilisation de pollution…. ? Un impact durable
Avec
la tempête, des boulettes d'hydrocarbure sont venues s'échouer sur le
littoral de Mor Braz. Une enquête a été ouverte afin de découvrir les
causes de cette nouvelle pollution, qui couvre 3 % des côtes, du
Morbihan à la Vendée. Les gendarmes ont effectué des prélèvements sur la
Grande Plage de Quiberon. La faune et la flore sont touchées. Trop
souvent, les tempêtes sont l’occasion d’une pratique illégale : le
dégazage sauvage. A cela se rajoute de fortes présomptions de
remobilisation de pollutions plus anciennes.
Une
cellule de crise est active à Vannes et des mesures de sécurité sont
mises en place dans les différentes communes concernées. Selon le
rapport de la gendarmerie il s'agit de fuel de propulsion des navires.
L'accès aux plages et aux sentiers côtiers concernés a été fermé car les
produits toxiques doivent être manipulés avec un équipement individuel
spécifique (gants résistants aux produits chimiques, combinaisons
individuelles, bottes...). Nous invitons les populations à suivre ces
consignes et à prendre les précautions nécessaires en se rapprochant des
communes qui transmettront les consignes adaptées.
Un impact environnemental…durable !
La
question de la persistance de ces composants toxiques après le
nettoyage devra être posée. Nous souhaitons qu'un suivi soit mis en
place afin de surveiller leurs taux dans l'environnement et d'en
déterminer les conséquences sur la faune, la flore et les activités
liées au littoral.
Plus polluant qu’une marée noire
Le
fuel qui souille actuellement nos côtes pourrait bien, au moins en
partie, provenir d'un comportement infractionnel : le « dégazage
sauvage », ce qui n'exclut pas la remobilisation de pollutions
anciennes. Faute d'identification des responsables, cet événement cause
souvent moins d'émoi que les marées noires, alors qu'il est à l'origine
de la majorité des déversements d’hydrocarbures dans les océans.
Un délit impuni
De
1% à 3% des pollueurs par dégazage sont poursuivis. Même si les
registres et les quantités de boues d’hydrocarbures des gros cargos sont
surveillés, même si les amendes ont augmenté ces dernières années, les
contrôles et sanctions ne sont pas encore suffisamment efficaces et il
est fréquent que les navires profitent des tempêtes pour se passer des
services des sociétés spécialisées et nettoyer leurs cuves à moindres
frais. Les dommages causés sont durables comme en témoignerait la nature
ancienne d’une partie de cette pollution et, en touchant notre
environnement, ils dégradent potentiellement notre santé.
Parce
que la mer n'est pas une poubelle, nous appelons le gouvernement à
généraliser les modalités de contrôle exigeantes adoptées pour les
grosses unités, en prenant modèle sur le Royaume Uni, en faisant appel
aux nouvelles technologies tel que les clichés satellitaires et la
modélisation des nappes en back tracking pour identifier ces voyous des
mers, et en durcissant les sanctions appliquées aux contrevenants.
Associations Signataires : France
Nature Environnement – Surfrider – UMIVEM – Sémaphore - Golfe Clair –
Les Amis des chemins de ronde - Mes et Vilaine - Observatoire de Rhuys –
Les amis du Parc Régional du Golfe du Morbihan - An Aod Braz – Les amis
de Kervoyal - Comité de Défense de la baie de Kervoyal et du littoral
Damganais - La Fédération des association de la Baie de Quiberon - Séné
Nature Environnement- Ile et Vilaine Nature Environnement
je suis horrifiée par ce que je lis!
RépondreSupprimerMais en plus ,comme partout en Bretagne les stations d'épurations ne fonctionnent plus vu les quantités d'eau !! ça va faire du propre!!
...Le plan Polmar n'a pas été déclenché par l'Etat, le nettoyage des plages reste à la charge des communes. Si un responsable était identifié au terme d'une enquête judiciaire, les communes pourraient peut-être obtenir une indemnisation. (Le Figaro 10/02/2014)..
RépondreSupprimerDonc que font le Conseil Général du Morbihan ( voir communiqué de celui de Loire-Atlantique) et les communes?
Des boulettes d'hydrocarbure ont été découvertes mercredi 5 février sur des plages du Morbihan, avant de s'échouer vendredi 7 février sur les côtes de Loire-Atlantique et de Vendée. Une enquête a été ouverte afin de découvrir les causes de cette nouvelle pollution, qui couvre 3% des côtes, du Morbihan à la Vendée. D'après les premiers résultats d'analyse de la gendarmerie nationale, ces boulettes sont constituées d'un produit du type fuel lourd utilisé pour la propulsion des navires, a indiqué la préfecture du Morbihan le 6 février dans un communiqué.
RépondreSupprimerDégazage ou pas ?
Avec les tempêtes qui frappent actuellement le littoral atlantique, les communes riveraines touchées soupçonnent un dégazage commis par un ou des pétroliers au large. Une quinzaine de communes ont annoncé avoir déposé plainte ou s'apprêter à le faire. Un dégazage ouvre la voie à un dédommagement civil des communes par les responsables.
Mais la préfecture de Loire-Atlantique a écarté mardi 11 février la cause de dégazage : "Les premières analyses (...) montrent que les hydrocarbures en cause proviennent de fonds anciens, ce qui ne valide pas à ce stade l'hypothèse d'un dégazage", a indiqué la préfecture. Les analyses ont été effectuées par le Centre de documentation, de recherche et d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux (Cedre).
D'après Ouest France, ce premier diagnostic provient de boulettes prélevées dans le Morbihan. Celles qui sont apparues sur les côtes de Loire-Atlantique sont toujours en cours d'analyse. Elles devront confirmer l'hypothèse privilégiée d'une pollution de la même origine du Morbihan à la Vendée, a indiqué le quotidien le 12 février.
La fédération d'associations France Nature Environnement et l'ONG Surfrider soupçonnent également un dégazage "sauvage" : "Le fuel qui souille actuellement nos côtes pourrait bien, au moins en partie, provenir d'un comportement infractionnel : le « dégazage sauvage », ce qui n'exclut pas la remobilisation de pollutions anciennes", ont indiqué les associations. De 1% à 3% des pollueurs par dégazage sont poursuivis, selon elles. Les ONG ont appelé le gouvernement "à généraliser les modalités de contrôle" et durcir les sanctions appliquées aux contrevenants.
Selon l'AFP, le ministre de l'Ecologie Philippe Martin a indiqué lundi 10 février que cette piste de dégazage n'était pas privilégiée par ses services, et a évoqué celle "d'une vieille épave au large qui, remuée dans le tambour de ces tempêtes, aurait pu relâcher des hydrocarbures qui auraient été dans ses soutes". Le ministre a assuré que les communes les plus touchées pourraient être aidées financièrement même si le plan Polmar concernant les pollutions marines n'a pas été déclenché.
Nos félicitations pour vos deux initiatives sur ce sujet épineux.
RépondreSupprimerCependant - c'est mineur, pensons-nous- mais demeure une question. Pourquoi, sur les 15 signataires du communiqué de presse, la moitié ne vous a -t-elle pas suivi pour co-signer votre lettre au Président du Conseil Général du Morbihan datée du 14/02/2014?
Christophe Priou, député UMP de Loire-Atlantique, a déposé le 9 avril 2014 à l'Assemblée une proposition de loi visant à "rendre obligatoire" le déclenchement du plan Polmar Terre en cas de pollution du littoral "nécessitant la mobilisation rapide de moyens humains et techniques. L'instruction du Premier ministre du 4 mars 2002 relative à la lutte contre la pollution du milieu marin indique que le déclenchement du plan Polmar "donne accès au fonds d'intervention Polmar .Cette loi propose donc d'activer le plan Polmar Terre dès qu'une pollution des rivages "entraîne la fermeture des plages, la mobilisation des personnels et la mise en œuvre technique du ramassage de substances polluantes notamment le pétrole et dérivés".
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