Pierre CAMUS dans un article récent dans notre blog nous faisait la démonstration que derrière les discours rassurants sur les opérations d'immersion de boues de dragage la réalité était tout autre. Les maîtres d'ouvrage évoquent des dizaines, voire des centaines de milliers de m3 mais avec des taux très faible de métaux lourds par kilo respectant les seuils réglementaires. Cependant toutes ces opérations dans les ports remettent en suspension dans les masses d'eau côtières, au voisinage des zones Natura 2000 ou de pêche, des tonnes de métaux lourds confinés dans les sédiments portuaires.
Afin de bien illustrer concrètement ces propos nous reproduisons pour 3 opérations les chiffres réels de métaux lourds immergés soit plus de 63 tonnes dans les masses d'eau côtières (calculs de Pierre CAMUS) :
Sur les 65.000 m3 de vases du port de La Trinité-sur-Mer immergées dans la baie de Quiberon en 2009 et 2010 :
Cuivre : entre 1.389 kg et 899 kg.
Zinc : entre 6.441 kg et 4.168 kg.
Mercure : entre 2,5 kg et 1,6 kg.
Plomb : entre 1.684 kg et 1.090 kg.
Cadmium : entre 12 kg et 7,6 kg.
Nickel : entre 1.052 kg et 681 kg
Chrome : entre 2.820 kg et 1.825 kg.
Arsenic : entre 505 kg et 327 kg.
Soit un total entre 13.905 kg et 8.999 kg ou entre 13,9 et 9 tonnes
Sur les 155.000 m3 de boues du port de Lorient (BSM) en projet pour être immergées au large de Groix :
(d'après les mesures figurant dans le dossier d'enquête de fin 2010)
Cuivre : 1.727 kg.
Zinc : 11.168 kg.
Mercure : 7,8 kg.
Plomb : 2.344 kg.
Cadmium : 34,1 kg.
Nickel : 1.604 kg
Chrome : 3.949 kg.
Arsenic : 1.006 kg.
Soit un total de 26.301 kg ou 26,3 tonnes
Sur les 175.000 m3 de boues des ports de Lesconil et Loctudy en projet pour être immergées au large du Guilvinec
Cuivre : 3.709 kg.
Zinc : 15. 466 kg.
Mercure : 8,1 kg.
Plomb : 2.482 kg.
Cadmium : 48 kg.
Nickel : 1.835 kg.
Chrome : 3.926 kg.
Arsenic : 994 kg.
Soit un total de 28.527 kg ou 28,5 tonnes
La réalité des chiffres c'est 63 tonnes de métaux lourds immergés dans ces trois opérations. Chacun peut ainsi imaginer l'ampleur de ces opérations sur la qualité des eaux et le milieu marin. Pour preuve que ces opérations ne sont pas anodines comme certains essayent de la faire croire, elles sont dérogatoires aux principes de la convention OSPAR et nécessitent des autorisations et des procédures qui sont aujourd'hui reconnues insuffisantes par la Ministre au dernier comité de suivi du Grenelle de la Mer !
Bonjour
RépondreSupprimerIl s'agit d'une dérogation que la France s'est auto octroyée en toute illégalité par rapport aux lignes et valeurs guides d'OSPAR, à la législation sur les déchets (dangereux) et l'évaluation environnementale de l'UE, OSPAR impliquant la promotion des meillleures pratiques disponibles sur des valeurs de bruits de fonds beaucoup plus basses que celles définies par géode, et surtout, prohibant les dilutions par tous moyens dont le calcul des faux plafonds de valeurs de référence, des mesures et carottages organisant la fiction et une dilution de fait prohibée entre les fractions totalement saines - immersible, non sans précaution, et tout ce qui est contaminé qui doit être repris à terre et traité comme un déchet - ce qui est immergé aussi mais alors comme un déchet non dangereux, donc mis en décharge aussi...