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mardi 12 janvier 2010

L'UNAN met son nez dans les vases !

Dans la presse régionale de ce matin l'UNAN une association de plaisanciers du Morbihan s'est exprimée sur la question des vases contaminées du port de La Trinité-sur-Mer contestant la contamination des sédiments. (Nous publions un des deux articles parus ce jour).
Sémaphore a transmis dès cet après midi un communiqué pour continuer à affirmer son opposition et réfuter les arguments non étayés de cette association.
Déjà nous avons reçu des messages de navigateurs qui ne se reconnaissent pas dans ces propos. Il ne faut pas se tromper, beaucoup de navigateurs ont le souci de préserver l'environnement marin et nous soutiennent dans notre action.

Réponse de Sémaphore à l'UNAN (association des plaisanciers) :

L’association des plaisanciers du Morbihan vient de donner son point de vue dans la presse régionale sur différents dossiers dont le dragage des vases du port de La Trinité-sur-Mer. Notre association qui se mobilise depuis plusieurs mois contre le déversement des vases contaminées au TBT dans la baie de Quiberon tient à donner sa position sur ces sujets importants pour le développement de notre région et la préservation de notre environnement.

Il est très étonnant voire surprenant qu’une association de plaisanciers donne un diagnostic sur cette question importante de la contamination des boues. Mais cette communication veut peut être combler le silence pesant du maître d’ouvrage en l’occurrence le syndicat mixte et des services de l’Etat depuis maintenant plusieurs semaines. Autant l’UNAN est légitime a donner son point de vue sur le projet de stade nautique (que d’ailleurs nous ne sommes pas loin de partager) et sur l’entretien des ports de plaisance, autant nous contestons sa légitimité pour évaluer les répercussions en matière de santé publique (sans d’ailleurs donner les sources) d’un produit comme le TBT qualifié officiellement de pesticide toxique et interdit depuis 1982.


C’est pourquoi, à Sémaphore nous avons toujours défendu une position rigoureuse et argumentée appuyée par des rapports officiels notamment de scientifiques, Selon les rapports de l’IFREMER (consultables sur leur site et pour certains repris dans le blog de Sémaphore) le TBT est qualifié de « puissant toxique (qui) engendre des effets délétères sur l’environnement car de nombreuses espèces végétales et animales y sont sensibles, à des doses infinitésimales ». Et il est intéressant de savoir pourquoi il a été interdit en 1982 non pas par une poussée de fièvre environnementaliste, mais par le constat de certains désordres écologiques, notamment dans le bassin d’Arcachon à la suite d’une forte mortalité des naissains d’huître ! Par un effet bien connu des scientifiques aujourd’hui dit de l’imposexe : « masculinisation des femelles de certaines espèces de gastéropodes marins » le TBT agit fortement et négativement sur le milieu marin.

Preuve de sa toxicité 30 ans après son interdiction partielle un suivi officiel de ces effets sur le milieu marin est toujours en cours et piloté par l’IFREMER sur les côtes de l’Atlantique et de la Manche. Enfin, l’Organisation Maritime Internationale qui regroupe 168 Etats membres, dont la France a inscrit l’interdiction totale de l’utilisation du TBT dans les peintures marines dans une résolution datée du 25 novembre 1999.

Messieurs les représentants de l’UNAN comment pouvez vous affirmer que 60 000 M3 de vases contaminées au TBT ne sont pas un problème face aux arguments des scientifiques et à une réglementation internationale très claire ?

L’UNAN soulève dans son expression dans les médias la nécessité de draguer les ports. Sémaphore dont un certain nombre d’adhérents sont aussi navigateurs, ne conteste pas l’utilité de ces entretiens. Et si aujourd’hui il y a un retard évident c’est de l’entière responsabilité du Syndicat mixte qui n’a pas joué la transparence et a présenté un dossier dont beaucoup de personnes avouent en « off » qu’il était mal ficelé et pas compatible avec les règles de précaution en matière environnementale. Cette pratique du Syndicat mixte a provoqué une forte mobilisation de la population, des élus et des associations et aujourd’hui le résultat sur l’entretien des ports est le suivant :
- les autorisations pour les travaux de PORT HALIGUEN sont gelées ainsi que celles du CROUESTY.
- Tous les dossiers de demandes de travaux sont suspendues pour l’ensemble du Morbihan en attendant le schéma départemental toujours en cours et peu avancé (cf : la lettre du Ministre d’Etat Jean Louis BORLOO).

On peut parler aujourd’hui de plusieurs années de retard pour l’entretien des ports mais voilà ou mènent l’obstination et le manque de transparence et de dialogue du Syndicat Mixte.

Enfin, devant ces débats publics contradictoires il est de plus en plus évident que deux articles du préambule de la Constitution doivent trouver une traduction concrète dans notre département :

-le principe de précaution :
Article 5. - Lorsque la réalisation d'un dommage, bien qu'incertaine en l'état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l'environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d'attributions, à la mise en oeuvre de procédures d'évaluation des risques et à l'adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage.

- le droit à l’information
Article 7. - Toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d'accéder aux informations relatives à l'environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l'élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l'environnement.
Le 12 janvier 2010

6 commentaires:

  1. Merci pour votre prompte réaction. J'ai aussi été choquée de lire les deux articles de presse d'aujourd'hui. Ces plaisanciers-là déclarent les vases de La Trinité comme "propres" (comme en novembre-décembre 2008, il me semble), c'est honteux et non-fondé.
    La lutte continue et je vous soutiens de tout coeur. Merci, Sémaphore.

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  2. Yves le Plaisancier13 janvier 2010 à 00:42

    Je ne me sens aucunement représenté par L'UNAN bien que plaisancier depuis 40ans . Nous devons tout faire pour protèger la mer de toutes les sources de pollution . Elle est notre berceau et notre avenir.
    YVES LE PLAISANCIER

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  3. C'est dingue qu'il n'y ait pas plus de réaction du côté de ceux qui ont le pouvoir d'agir vraiment.

    Pourtant, les analyses sont là, non ?

    Courage pour la suite de votre lutte.

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  4. Parmi les 20 associations unies contre le clapage des vases dans la baie de Quiberon, figure aussi une fédération nationale :la FNPPSF

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  5. Mais franchement ! quelle attitude corporatiste . L'homme est souvent un animal décidément bien étriqué incapable de partager les choses esentielles avec ses semblables et cela uniquement pour préserver ses intérêts personnels! Les raisons économiques ne coûtent elles déjà pas assez cher à la planète et à la santé de tous ?
    Oui le TBT est toxique à doses infitésimales ! Et ce qui reste du port à draguer est le plus pollué !!!

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  6. l'UNAN est subventionnée par la SAGEMOR, et M. Poitou qui figure sur la photo, dispose d'un local à la SAGEMOR, et de facilités administratives.

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