L’association SEMAPHORE a pour objet de développer tout ce qui peut protéger, favoriser et promouvoir une gestion durable des espaces maritimes (Mor Braz) et côtiers situés entre la presqu’île de Quiberon et Guérande, y compris les bassins versants.
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samedi 23 juin 2012

La qualité des eaux littorales : 3. Les zones de pêche à pied

Depuis 13 ans, on constate une dégradation continue de la qualité des eaux des zones de pêche à pied de loisirs (cliquer sur le tableau pour l'agrandir).
La réglementation relative aux coquillages (décret n°94-340 du 28 avril 1994 et arrêté interministériel du 21 mai 1999) prévoit une surveillance sanitaire des seules zones de production. Les Agences Régionales de Santé (ARS) ont comblé ce vide avec le réseau de surveillance sanitaire des zones de pêche à pied de loisir.
Ces contrôles sanitaires portent sur les moules, les huitres, les coques et/ou les palourdes dans seulement 72 sites en Bretagne .
A noter qu'en 2010, pour 65,3 % des zones de pêche à pied la consommation directe des coquillage a été interdite ou présentait un risque pour la santé.
Les analyses (lien ARS) sont similaires à celles des zones de conchyliculture :








Les résultats d'analyses et les cartes des zones de pêche à pied contrôlées (cartes Rephy d'Ifremer) sont consultables en mairie (exemple carte Morbihan du 1er juin 2012).

Les risques sanitaires :
Le mode de vie des coquillages les rend sensibles à la pollution de leur environnement.
En effet, les coquillages, et plus particulièrement les bivalves (huitres, moules, palourdes…) filtrent l’eau pour se nourrir. Ainsi, ils peuvent concentrer des polluants et jusqu’à 100 fois plus de bactéries, virus et toxines que l’eau de mer dans laquelle ils vivent ! 
Ces polluants proviennent des activités humaines qui rejettent en mer des bactéries et virus (humains ou animaux) par les stations d’épurations, les eaux usées non traitées, et les ruissellements sur les surfaces urbaines, agricoles ou portuaires. Les courants marins peuvent disperser ces polluants loin de leur lieu d’origine.
Nous reviendrons dans un prochain article sur le problème de l'assainissement non collectif (ANC) qui concerne chaque habitation non reliée au réseau collectif ("tout à l'égout") et dont la règlementation vient d'être modifiée et durcie.

(sources ARS, Ifremer)

mercredi 20 juin 2012

La qualité des eaux littorales : 2. Les eaux de baignade

En 2010, la qualité des eaux de baignade a atteint un niveau très satisfaisant (96,8 % des baignades conformes pour 540 plages de Bretagne surveillées), résultat des travaux progressifs d’assainissement des communes du littoral.
 Le classement des plages correspond à la directive européenne 76/166/CE qui est encore en vigueur jusqu'en 2012 :
- Prise en compte de 3 paramètres microbiologiques (Escherichia coli, entérocoques intestinaux et coliformes totaux),
- Détermination de la qualité uniquement à partir des échantillons de la saison en cours.
Cependant, à partir de 2013 c'est la directive européenne 2007/6/CE qui sera applicable (voir notre document de 2009) :
- Seuls 2 paramètres microbiologiques seront pris en compte mais avec un net durcissement des normes : le seuil de qualité obligatoire est divisé par 4 (par exemple pour une eau de bonne qualité, l'E. coli ne devra pas dépasser 500 UFC/100 ml au lieu de 2000) avec évaluation au percentile 95.
- La nouvelle méthode de calcul prend en compte les résultats d'analyse durant les 4 dernières saisons.
D'autre part, des profils de baignade (lien) (définition des risques de pollution et mesures à prendre) devront être établis par les communes pour toutes les plages.
Pour ne pas voir la qualité des eaux de baignade de leurs plages classées mauvaise ou insuffisante (fermeture de la plage pour la saison), les communes doivent poursuivre le travail d'amélioration de l’assainissement et de gestion des eaux pluviales.

Source : ARS

dimanche 17 juin 2012

La qualité des eaux littorales: 1. Les zones conchylicoles

Les zones de production de coquillages vivants font l'objet d'un classement sanitaire défini par arrêté préfectoral et établi sur la bases d'analyses microbiologiques (nombre d'Escherichia coli pour 100g de chair et de liquide intervalvaire) et de dosage de métaux lourds (plomb, cadmium et mercure en mg/kg de chair humide)

4 classes sanitaires sont définies A, B, C et D (cliquer sur les tableaux pour agrandir)











Comme on le voit sur ces tableaux, il ne reste que 3 zones conchylicoles sur 124 en Bretagne autorisées à commercialiser en direct leur production, et les zones interdites sont en augmentation.
Les autres productions doivent passer au moins 48h dans un bassin de purification contenant de l'eau de mer filtrée, traitée aux ultra-violets et oxygénée.
Ce traitement est très efficace contre les E. coli mais pas sur d'éventuels virus entériques (qui sont la cause essentielle des gastro-entérites).
Sur 10 ans, 5 zones se sont améliorées, 55 sont restées stables et 64 ont subi une augmentation de la contamination.
La reconquête de la qualité des eaux est un point essentiel pour éviter la contamination et passe par le bon fonctionnement des stations d'épuration et des assainissements non collectifs, dossier que Sémaphore va approfondir.
La catégorie sanitaire (A ou B) doit en principe figurer sur les étiquettes des bourriches.

Sources : Ifremer, DREAL Bretagne